En Afrique du Sud, le surf incite les jeunes à sortir des bidonvilles. En Inde, il contribue à l’émancipation des femmes. Aux États-Unis, il reconstruit des vies. L’association Paddle-paddle intervient dans le monde entier pour aider les jeunes qui en ont besoin à travers le prisme du surf et de la beach culture. Surf and the City a rencontré le fondateur de cette belle initiative, Mathieu Maugret.
Comment a débuté l’aventure Paddle-paddle ?
Elle a débuté sur l’île de Nias, où nous avons rencontré un petit garçon de 5 ou 6 ans qui surfait une moitié de planche de surf sur ce spot mythique, mais aussi très pauvre, de l’Indonésie. Nous nous sommes dit que si on avait su, on serait venu avec d’anciennes planches de surf, celles un peu inutiles qui dorment dans nos garages en France. Elles ont beaucoup de valeur dans des endroits comme là-bas.
Quel est votre concept ?
Nous collectons et réparons des planches de surf pour les distribuer à travers le monde à des projets engagés pour la jeunesse. Des projets qui touchent de près ou de loin le monde du surf et avec lesquels nous aimons créer du lien. Nous aimons communiquer à travers l’art et aborder des sujets d’avenir comme l’égalité hommes-femmes, la protection de l’environnement ou même pour parler plus simplement des métiers du surf. La surf culture permet d’ouvrir de nombreuses portes !
Qui constitue l’équipe ?
Le projet a moins de deux ans et l’équipe est encore en train de se mettre en place. Il est difficile de trouver des personnes prêtes à s’engager à long terme dans des projets d’envergure, avec très peu de soutien financier. Jusqu’ici nous constituons des équipes différentes pour chaque projet, mais nous avons un noyau d’une dizaine de bénévoles.
Quels sont les pays qui ont déjà reçu l’aide de Paddle-Paddle ? Quels seront les prochains ?
Il y a eu l’Indonésie, le Maroc, la Colombie, le Brésil, le Sri Lanka. Il y aura bientôt le Ghana, le Nigeria, où nous cherchons à ouvrir des écoles de surf dédiées à la jeunesse. Puis un jour l’Inde, bientôt j’espère.
Votre plus beau souvenir en mission ?
Je dirais le Sri Lanka, où nous avons organisé une journée spéciale pour les filles et femmes sri lankaises du collectif Sea Sisters. Nous avions fait venir d’Inde Shaila et Aneesha, une mère et sa fille pionnière du surf dans son pays, pour témoigner de leur histoire à la fois triste et inspirante. Nous avons vite compris que de nombreuses sri lankaises s’identifiaient à elles. Il se passait vraiment quelque chose de fort.
Comment le grand public peut-il contribuer concrètement à votre super asso ?
Beaucoup de sponsors ne jurent que par les réseaux sociaux et la visibilité que nous avons à offrir. L’un des moyens les plus simples est de nous suivre sur Instagram et liker chacune de nos belles photos. On s’applique tellement, si vous saviez… Et sinon nous avons un fond solidaire sur lequel chacun peut faire un don, même un petit.
Vos prochaines actu/événements ?
L’envoi d’un conteneur de 100 planches pour le Ghana et le Nigeria, en prévision de l’ouverture des écoles de surf. À partir de janvier 2022, nous allons nous pencher sur l’élaboration de programmes de formation aux métiers du surf.
Plus d’infos sur le site de Paddle Paddle Surf Project ici
Fanny Liaux Gasquerel