Lisa Andersen a conquis a travers les années toute la sphère surf, ridant avec harmonie et vigueur sur les plus belles vagues du monde, et décrochant tous les titres les plus prestigieux. Aujourd’hui, elle enchaîne les projets comme elle enchaînait les barrels, tour à tour marraine de la 37ème édition de la compétition biarrote Maïder Arosteguy, ou encore muse et créatrice de sa propre collection avec Roxy, dévoilée aujourd’hui. On l’a rencontrée pour un tête-à-tête malicieux et décapant, comme elle. Rencontre.

À quel âge avez-vous surfé pour la première fois ?

J’ai commencé à surfer à l’âge de 15 ans à Daytona Beach en Floride. Je n’habitais pas près de l’océan quand j’étais jeune, mais quand j’ai déménagé en Floride, nous nous sommes installés tout près de la plage. A l’époque nous n’étions pas beaucoup de filles à l’eau, il n’y avait que moi et une autre fille ! Par la suite, je suis partie en Californie et c’est là que j’ai vraiment commencé à faire de la compétition.

Voyez-vous la différence entre aujourd’hui et quand vous avez commencé, concernant les filles qui pratiquent le surf ?

Maintenant on peut dire qu’à l’eau c’est 50/50, et certains jours on peut même voir plus de filles à l’eau que de mecs. Les filles surfent peut-être plus des longboards ou des soft tops mais commencent très jeunes à monter sur une planche. Depuis la pandémie cela s’est d’autant plus amplifié puisque les gens vont beaucoup plus dehors, veulent essayer différents sports, et le surf est un sport qui regroupe tellement de bénéfices. Les spots sont de plus en plus bondés certes, mais c’est pour le mieux !

Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu au cours de votre carrière ?

J’aimerais les avoir tous écoutés ! Je dois vraiment réfléchir à cette question. (…) C’est une longue pause dans notre interview j’imagine !
Sans entrer dans les détails, j’en ai eu beaucoup, et les gens qui m’en ont donnés étaient très durs avec moi, mais cela m’a beaucoup aidé d’une certaine manière. Il faut aussi beaucoup se respecter et avoir confiance en soi. C’est surtout le mental qui est en jeu.

Et quel serait celui que vous donneriez à quelqu’un qui voudrait commencer à surfer ?

Il y a quelques semaines, plusieurs touristes s’inscrivaient à un de mes surfcamp, et il y avait cette jeune fille qui devait avoir 13 ans et qui venait de la Côte Ouest de la Floride. Les conditions de surf étaient horribles, et c’est assez dur de créer une relation avec quelqu’un en la poussant sur sa planche dans des vagues ! Donc j’essaye de créer un lien avec elle en lui posant des questions sur son âge, d’où elle vient, ce qu’elle voudrait faire dans la vie… Je ne suis pas la meilleur prof et j’ai l’impression que les gens vont me détester si ils ‘arrivent pas à prendre une vague ! Mais cette fille, elle a réussi à se lever et a pris une vague jusqu’à la plage, j’étais si fière d’elle et elle aussi. Mais je lui ai di que maintenant elle devait s’entraîner et faire ça tous les jours ! Donc mon conseil serait de persister et ne pas baisser les bras. Il y aura des bons et des mauvais jours, mais il faut être discipliné. Prendre une leçon de surf peut vous donner une leçon sur beaucoup de choses dans la vie…

Comment vous sentez-vous en tant que modèle pour la nouvelle génération de surfeuses ?

C’est une expérience, une expérience très humble, qui me met un peu la pression parfois, mais pour moi c’est incroyable. C’est assez amusant, dans les différentes phases de ma vie j’ai l’impression d’être passé d’une vision à une autre parce que quand vous grandissez, vous savez, tout au long de votre vie vous changez votre façon de voir les choses. Maintenant que je travaille avec des jeunes, j’essaye de ne pas être un modèle intimidant, mais je veux et je peux les aider à se sentir bien, et c’est ce que j’aime le plus dans mon rôle de modèle.

Avez-vous grandi avec un modèle en étant l’une des premières femmes à ouvrir la voie dans cette industrie ?

J’aurai aimé quand j’étais jeune avoir un modèle comme moi. Car je n’avais personne, et les rares personnes que je côtoyais dans ce milieu n’étaient pas assez expérimentés pour m’aider. Je n’avais personne en qui m’identifier, alors j’ai commencé à me tourner vers les hommes, mais qui étaient assez fermés à l’époque. Je me suis sentie très seule et je me suis promis que je ne serai jamais comme ça avec les autres si un jour je me retrouvai dans cette position. On peut dire que je n’ai pas vraiment eu de modèle, ce qui est un peu triste en y repensant ! Nous avons tous besoin d’un modèle dans nos vies pour nous aider à avancer.

Aujourd’hui il y a aussi beaucoup plus d’opportunités de s’identifier à quelqu’un avec les réseaux sociaux par exemple, quand j’étais jeune je n’avais que des magazines à feuilleter. Aujourd’hui il m’arrive de découvrir des kids hyper talentueux sur des vidéos Instagram !

Quels sont les avantages de faire partie de la famille Roxy ?

Aucun ! C’est horrible ! (rires)

Cela fait 30 ans, et c’est la meilleure chose qui ait pu m’arriver. Peu de personnes peuvent se vanter d’en faire partie depuis autant de temps. J’adore toutes les personnes qui m’entourent dans cette aventure (certaines sont assises juste derrière moi alors je suis obligée de dire des choses mignonnes !). J’ai appris tellement de choses à leurs côtés, et j’en apprends encore tous les jours. On a chacune besoin les unes des autres, et on partage la même passion, les mêmes goals.

Quels sont vos trois spots de surf préférés ?

Cela a souvent changé tout au long de ma vie puisque au fur et à mesure j’en découvrait des nouveaux que j’adorai, mais si je devais choisir ce serait forcément un point break où il y a des droites, car je ne prends jamais de gauches ! Je dirai mon spot à la maison en Floride, mais aussi Selina Cruz, un parfait beach break au Mexique. A une époque j’aurai di Hossegor, mais je vais rester sur les deux premiers spots !

Et celui que vous n’avez jamais surfé mais dont vous rêvez ?

C’est une bonne question… Tu m’as eu sur celle-là ! Je ne sais pas… Ah j’ai trouvé ! J’aimerai surfer dans une piscine à vagues ! Tu viens de rappeler que c’était sur ma bucket list.

Quel est le surfeur que vous admirez le plus dans cette nouvelle génération ?

Obviously, Stephanie Gilmore est la number one dans ma liste ! Elle coche toutes les cases niveau technique, style… Je suis une grande fan de la technique, de la manière dont surfait Tom Curren, à l’époque je regardai des vidéos sur des cassettes en slow motion pour tracker ses mouvements techniques. Il y avait des close up sur ses pieds, c’était fou. Aujourd’hui je retrouve un peu ce style chez Coco Ho, mais aussi Carissa Moore. Je pourrai parler pendant des heures de ces filles, Molly Picklum est aussi très douée.

Quel est votre prochain goal ?

Êtes-vous réellement allé en école de journalisme pour me poser cette question ? (rires). Elle n’est pas facile… Mais c’est une très bonne question. Je voudrai juste être heureuse. Si on me propose un projet, il faut que cela me rende heureuse, sinon je n’accepte plus. En tête de liste, ma collection pour Roxy !

Collection Lisa Andersen x Roxy, en ligne le 21 juin sur www.roxy.fr

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